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Technique d’exploration : quittez l’omniprésent béton parisien pour une virée dans la verdure du val d’Oise. Faites le tour du château sans déceler le moindre trou de souris pour rentrer. Résignez-vous à visiter votre 10ème hôpital vide et dépouillé. Revenez 4 fois finalement, comme une balade digestive du dimanche après-midi. Trouvez l’entrée du théâtre. Achetez 80 bougies blanches à un chinois amusé. Ressortez les doigts couverts de cire.

La première vision du sanatorium est assez surprenante, la silhouette massive du château de Franconville occupant tout l’espace. Edifié en 1884 sous l’impulsion du duc de Massa, il répondait à une marotte des familles riches du 19ème siècle de se faire construire de modestes demeures dans des régions verdoyantes françaises.

Première guerre mondiale et coût d’entretien faramineux aidant, ce château, son théâtre et son orangerie furent rachetés par le département de la Seine en 1924 et reconvertis en bâtiment d’accueil pour tuberculeux.

Aujourd’hui, le château est sous alarme et il ne reste qu’un bâtiment de briques fades qui ouvrit ses portes en 1929 pour accueillir 500 malades atteints de la peste blanche. L’intérieur est un résumé des explorations classiques d’hôpitaux abandonnés : couloir, escalier, couloir, un reste de papier, couloir…. Au final, ce genre d’endroit n’offre pas un intérêt fantastique mais des vues terriblement répétitives. Peut être résument-elles le quotidien lancinant et hors du temps des tuberculeux qui fréquentaient ces lieux, attendant que le soleil et le bon air veuillent faire entendre raison au Mycobacterium tuberculosis.

Seul le théâtre, hérité du duc de Massa, casse finalement la monotonie des lieux comme il devait changer le quotidien des malades du sanatorium. Plongé dans une obscurité et un calme total, le rideau se lève pour céder la place aux bougies chargées de lui donner vie le temps d’un spectacle.

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