Techniques d’exploration : Regardez la centrale thermique abandonnée
trôner à côté d'une centrale électrique...en activité. Sautez discrètement
trois barrières. Rampez sous le poste de garde. Faites le tour de la centrale
abandonnée en courant. Rentrez par une porte fracturée. Passez 6 heures
au milieu de la poussière et des oiseaux morts.
Le bâtiment est encore partiellement en activité, dangereux et peu connu.
Afin d’essayer de le protéger, aucune prise de vue de l’extérieur ne sera
montrée. Juste une libre représentation pour favoriser l’imagination (thanks
Dad).
Vue de loin, la centrale ressemble assez à un amoncellement hétéroclite
de cubes que Braque n’aurait pas reniés. Seules, les cheminées gigantesques
qui semblent vouloir s’élancer vers le ciel cassent le cubisme effréné
de cette architecture. Couplées aux longues fenêtres rectangulaires qui
courent le long des murs, elles donnent l’impression de rentrer dans une
cathédrale dédiée à la gloire de la fée électricité.
L’intérieur ne dément pas cette impression, un silence quasi-religieux
règne dans ce lieu où seules des particules de charbon soulevées par le
vent scintillent dans la lumière crue de ce dimanche matin.
Charbon, le Graal énergétique. Celui qui envoya des millions d’hommes
creuser la Terre pour en extraire cette roche sombre qui changea le destin
de notre planète. Drôle d’impression que d’être entouré par les restes
d’une forêt disparue il y a 300 millions d’années. Une forêt aux arbres
géants et aux fougères disproportionnées mais qui n’aura jamais vu ni
fleurs, ni oiseaux. La Terre passera encore près de 150 millions d’années
avant d’être le théâtre de cette révolution visuelle et auditive.
Pourtant, dans ce lieu silencieux et oublié, le vent fait un beau pied
de nez à l’évolution terrestre. Je regarde, fasciné, les particules de
la forêt carbonifère voleter autour de moi. Peu à peu, la centrale s’enfonce
sous un linceul de charbon, vestiges des temps géologiques, qui recouvrent
le corps des oiseaux pour une rencontre impossible et hors du temps.