L’ouverture de la concession et l’édification des premiers bâtiments
ont lieu lors des années 1850. A la suite d’importantes arrivées d’eau
dans les galeries, le site est abandonné une première fois en 1877. 30
ans plus tard, la compagnie de Micheroux rachète les droits d’exploitation
et fait construire de nouveaux bâtiments dans un fantastique style néogothique.
Après 70 ans d’exploitation, le Hasard ferme définitivement ses portes
le 28 octobre 1977.
Situé sur une hauteur, le charbonnage semble veiller du coin de l’œil
sur la cité minière de Cherrate. Où que vous soyez dans la ville, vous
apercevez le sommet crénelé des tours néogothiques qui rendent ce site
si attrayant.
Au plus fort de son activité, le Hasard employait jusqu’à
1500 "gueules noires", de toutes nationalités, poussant un peu plus loin
ses galeries à la recherche de charbon. Aujourd’hui, le fracas de l’activité
minière a laissé la place à un silence apaisant mais le charbonnage a
profondément marqué le paysage et la sociologie de cette banlieue liégeoise.
Dans le brouillard neigeux de ce mois de mars, le Hasard semble appliquer
cette vieille maxime comme quoi vous n’êtes jamais aussi présent qu’en
étant absent…
A la différence de la majorité des mines de charbon, le Hasard ne possède
pas de salles des pendus, ni de douches communes. Les tours crénelées
regroupent en fait les vestiaires des mineurs qui pouvaient profiter de
douches individuelles situées de part et d’autre des salles chaudes contenant
les casiers. De nombreux témoignages vestimentaires sont encore en place
malgré l’ancienneté de l’abandon.
L’ascension finale par le biais d’un
escalier métallique -dont la rambarde a disparu- vous emmène au sommet
du puits numéro 1 où vous tombez nez à nez avec la machine d’extraction
qui permettait la remontée du charbon. Avec une vue imprenable sur la
vallée de la Meuse, les yeux dans le vague, il est temps de profiter un
peu du calme qui règne. Vous êtes ce que vous êtes et le Hasard n’y peut
rien. De toute façon, il n’accepte aucune responsabilité…