Construite au début du 20ème siècle?. Abandonnée au plus tôt en 1993.
Maison de la baronne Isabelle de Viron.
Peu d’informations sont disponibles sur cette belle maison de maître
perdue dans la verdure de la campagne belge. Il semblerait qu’un lourd
secret entoure les lieux, de ceux que l’on tait ou que l’on ne dit que
du bout des yeux. Passée l’excitation d’avoir trouvé un nouvel endroit
photogénique, une mélancolie sans nom vous dégouline dessus lors de la
visite.
Contrairement aux usines et autres bâtiments collectifs abandonnés,
la maison de Viron vous fait plonger directement dans une histoire personnelle
et unique. Et cette histoire semble avoir été marquée par des heures sombres.
La maison transpire le souvenir. Quand je découvre, lors de ma deuxième
visite, que la baronne est encore en vie et qu’elle habite la maison en
face, regardant de sa fenêtre son passé se décomposer, j’ai l’impression
de commettre un viol en grimpant la barrière.
Seul dans la pénombre, en attendant que la luminosité soit suffisante,
j’ai passé un long moment, enveloppé de mélancolie, à écouter les infimes
bruits racontant son histoire. Chaque détail vous fait naître des images
du passé, d’un quotidien aujourd’hui révolu. Quelles terribles circonstances
ont poussé cette famille à fuir la maison, en laissant tout sur place?
Pour s'installer en face! Autant ne pas le savoir finalement.
Cette exploration
a été épuisante, pas d’un point de vue physique, mais de cette charge
émotionnelle qui vous étreint dans cette bâtisse. Au final, explorer les
souvenirs des autres vous renvoie à vous-même, à vos incohérences et vos
faiblesses. En sortant, j’aperçois la baronne derrière sa fenêtre, les
yeux perdus dans son passé qui s’étiole.